--- 2003 ---
« L'énergie des flammes n'est autre que le feu.
Toute distinction n'est qu'un prélude
à la voie de la véritable connaissance. »
Vijnanabhairava Tantra
-
Mère-feu 40 têtes
Une composition concrète (série documentaire)
de Lionel Marchetti
adaptée d'une performance enregistrée
lors d'un rituel de crémation
Pour une écoute acousmatique
d'une durée de 30'10"
Christophe Cardoën (forge, haut-parleur de métal, feu)
Emmanuel Petit (guitare électrique)
Lionel Marchetti (électronique, haut-parleurs, feedbacks)
------
Au mois de septembre 2003
les musiciens Emmanuel Petit, Lionel Marchetti
et le forgeron sculpteur Christophe Cardoën
furent conviés à la cérémonie de crémation de Monsieur de la Faye (+1917/2003) - commune d'Aurillac en Périgord/France -
en présence de la famille
Ils s'acquittèrent de leur tâche…
La cérémonie, sonore, fut enregistrée de la tombée de la nuit jusqu'à l'aube dans les jardins du Château de la famille De la Faye
Cet enregistrement inédit en propose un extrait…
------
Production, conception, composition, réalisation, composition finale (instrumentarium) dans les studios du compositeur en 2004/2005 : Lionel Marchetti
Prise de son originale (nocturne) sur le site de crémation :
Pierre-Olivier Boulant
Une première édition CDr de Mère-feu 40 têtes
à été réalisée en 2009 chez absurd.noise, en Grèce, label dirigé par Nicolas Malevitsis – CD ABSURD#51
absurd.noise-below.org
------
Remerciements : Famille de la Faye, Le Clou, David Chiesa, Sandrine Hartmann, Isabelle Mourceau, Pierre-Olivier Boulant, Jean-Christophe Radke & Nicolas Malevitsis
Photographie : Lionel Marchetti
Mastering numérique 2014 (et version 2013) : Lionel Marchetti
------------------------------------
À propos de Mère-feu 40 têtes par Olivier Capparos :
« Une odeur âcre, piquante, entra dans la nuit commençante.
Des vagues de fumées invisibles, incolores, et certainement les parfums d'un brûlage d'os, de bois ou d'herbes sèches.
L'éclat odorant d'un petit principe qui bouleversa le paysage, son affection et ses pensées.
Rien de plus bénéfique, peut-être, qu'un tel changement d'orientation et de couleur.
La nuit abolisseuse se repeuplait de mille sens.
Les parfums ont ce pouvoir : commander à la nuit confuse, aveugle et mélangée, la même exigence de vies particulières, bien définies, que baigne de jour l'éclat du soleil.
L'odeur compose un paysage, et nous mordons à l'appât.
À peine une hésitation, et l'on se met en marche, le corps sans regard flaire la piste d'un feu mort.
L'oreille se tend, et rejoue pour ce corps en mouvement son personnage d'aiguilleur, rappelant le haut et le bas, la gauche et la droite, le centre et la périphérie.
Les mains intercèdent en faveur d'inflexions, de précisions, d'informations peut-être plus sûres.
La fraîcheur d'une roche effleurée.
Un tronc sec et résineux.
L'obstacle inoffensif de feuillages, ou de brindilles.
Les veines sont-elles de mes yeux
ou des complications du dehors ? »
Olivier Capparos, La Faye - septembre 2003.
released January 1, 2004