--- 1990 ---

« La vie baigne dans le fleuve de plusieurs temps. »
Michel Serres

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Sirrus

Une musique concrète de Lionel Marchetti
pour une écoute acousmatique d’une durée de 21’07’’

À György Ligeti

Production, composition musicale, conception et réalisation sonore, tournages sonores, avec l’instrumentarium du CFMI de Lyon : Lionel Marchetti – 1990 au studio du CFMI de Lyon (Université Lumière Lyon 2)

Une première édition CD de Sirrus (réunissant les compositions : Micro-climat, Passerelle et Sirrus) à été réalisée en 2001 chez Auscultare reserach/ground Fault recordings aux USA, dirigée par Randy H.Y.Yau

ORIGINAL MASTER (stéréo) 2014 - 44khz/16bits

Copyrights : Lionel Marchetti/SACEM

Photographie : Bruno Roche / 2012

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À propos de Sirrus (par Olivier Capparos) :

« Principe de la boue et du ciel :

Il se mit en route à l’aube, en marche à travers la campagne ruisselante.

Traverser la mêlée odorante du paysage : rien n’est plus propice au temps suspendu d’une marche parmi les pensées.

La matière de la terre comme celle du ciel est une ligne ondoyante, car la terre, la boue et le ciel limitent les corps par coulées, en lignes de métal liquide orientant les formes.
Presque par jeu ou paradoxe, ces limites sont des ondes, des sinusoïdes lentes tressées.
Les marteler ou les corvéer ne leur donnent pas de forme définitive.
Au moindre coup, elles ondulent plus encore et épousent dans une poche la forme et la force du coup, pour retrouver la ligne dure mais tout à la fois vibrante des extrémités de la vie.
Il ne semble pas juste que l’on puisse aller aussi loin : la boue, le ciel, une ligne dure et vibrante à la fois ?

Oui, et nous tous animaux humains, animaux, végétaux, minéraux vivons dans la dimension d’une corde, sur cette ligne, dans l’espace ou le fond de dimensions multiples que nous ignorons.

Un cercle ?

Mais jamais nous ne rejoignons un point par lequel nous sommes passés, jamais nous ne parcourons deux fois le même espace, la même hauteur, la même profondeur, glissant de haut en bas et de bas en haut sur les pentes du chant des mondes.

Qui nous dit que le ciel chante plus haut que la boue ?
La boue, piédestal de la voix qui peut-être véhicule la forme émergeant de l’humus informe.
Un nuage de boue et un sédiment de ciel, dans le limon du ciel...

Peut-on aller plus loin ?

Laissons-nous encore imaginer ce que serait une boue transparente, ou à la rigueur translucide.
Je revois alors les étendues de boue sale zébrées de givre au petit matin, quand ces lignes, ces flaques solides nous faisaient subir, à nos pieds, le gris froid, le gris-Nord du ciel.
La tourbe épaisse du ciel ne s’en éloigne pas : elle a la même consistance opaline d’un mur de terre irisé, de fumée grise et bleue, de la matière sale et radieuse sur laquelle l’homme se lève, s’assoit ou s’affaisse.

Une victoire du dessin quand est maintenue la palpitation chaude de la main.

Il ploya sur le feu naissant.
Son petit chant, sussurant, au doux bouquet frémissant de plaies brèves étendait sa corde fuyante dans le précipité contradictoire de la boue et du ciel. »
Olivier Capparos/2001

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Lionel Marchetti is a French composer of concrete music
an improviser (electronics, various analogic systems with modified speakers, REVOX reel-to-reel recorder…)
as well as a visual-sound artist, a writer and a poet

Whether his music is composed or improvised
the body has an important role (Lionel Marchetti danced with the university company Relyanse between 1986 and 1991)

To define his music, one can borrow Kenneth White’s saying :

« Concrete or abstract ?
I like abstraction where a memory of substance remains, concrete refined on the frontiers of emptiness. »
[free translation]


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NB : for a complete bio & diverses web links
have a look here : Archives radiophoniques…
(below, in my bandcamp discography)