--- 2021 ---


LE DIABLE ERMITE


« Je ferme les yeux, et je rappelle à moi un savoir très ancien : il y a deux pierres à côté de mes doigts, je les touche doucement, comme en aveugle. »
François Augiéras


Le Diable ermite

Compositions de Benjamin Bondonneau & Jean-Yves Bosseur & Lionel Marchetti


Lionel Marchetti : composition électroacoustique, synthétiseurs, pierres, tournages sonores, électronique, traitements divers…

Benjamin Bondonneau : clarinette, clarinette basse, ocarinas, pierres, percussions, partitions graphiques, interprétations musicales & tournages sonores…

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Jean-Yves Bosseur : composition (parties pour clarinettes)


Tournages sonores originaux : dans la grotte de Domme, ou a vécu François Augiéras

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CDr AVAILABLE here — LABEL CASTA / CD audio dans feuillet 8 pages plié format A5 :
lechantdumoineau.radiodordogne.com?page_id=12816&fbclid=IwAR23PgiCkiULfeluMhzW00dUMFB6b3_4uTLf_9uOByBbDBUenQ7OOw0XkrI


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À propos de "Le Diable ermite, Augiéras",
par Benjamin BONDONNEAU :

« À partir de ses textes à résonance panthéiste sur la magie du feu et la nuit, sur les grottes et le cosmos, j’ai vu Augiéras comme un forgeron mythologique.
Un Héphaïstos aux prises avec tous les Enfers : l’enfer des autres à coup sûr et, peut-être encore davantage, son enfer intime.

Tout près de la grotte-sanctuaire dans laquelle il se lovait, j’ai pu récupérer quelques bois brûlés, peut-être issus de ses propres brasiers.
Des tranches fines de ces bois, associés à une poignée de cailloux collectés sur place composent une partie du support de ma série Blacksmith.
Sur ces objets, j’ai fait couler de la résine à inclusion, ils en deviennent ainsi presque comme des bijoux.

Le forgeron fut aussi orfèvre.

Le support papier est issu d’un carnet de croquis acheté il y a quelques années à la brocante de Cénac.
Il était déjà entamé par un artiste inconnu, je me suis plu à imaginer la trace d’Augiéras dans ces pages que j’ai donc découpées et resalies. Maculées de suie, des traces d’une lampe à pétrole puis par le feu, l’incendie.
J’ai vu le village Domme en feu, en éruption, l’acropole se transformant en volcan nocturne.

Et puis la pluie de cendres vient tout recouvrir, les mots et les âmes. »

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Copyrights - MARCHETTI, BONDONNEAU, BOSSEUR / SACEM - 2021

Mastering : Lionel Marchetti.

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benjaminbondonneau.com

jeanyvesbosseur.fr

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PRESSE :

« Dans sa peinture comme dans sa musique, Benjamin Bondonneau aime parler des gens, et parfois même raconter des histoires. On se souvient du Peuple des falaises, des utopies sociales d’Ernest Valeton, de Boissière visitées dans Géographie utopique, des Espèces en voie d’apparition évoquées avec Raphaël Saint-Rémy, des Papiers ouverts de Jean Degottex, ou des poésies de Maurice Benhamou sublimées par les improvisateurs d’ARR Suite.
Cette fois, le clarinettiste nous convie à nous souvenir de l’écrivain François Augiéras, qui vers la fin des années 60, épuisé par la précarité, choisit de vivre un temps dans les grottes de Domme, en Dor-dogne, où il écrivit sur des cahiers d’écolier son livre Domme, essai d’occupation.
Le Diable ermite, Augiéras se présente comme une œuvre épistolaire. Auprès de la fameuse grotte, Benjamin a glané quelques bois brûlés et poignées de cailloux, qui mêlés à de la résine coulée sur un papier ancien, fournissent le matériau des 10 petits formats constituant la série Blacksmith. Le plasticien les envoya ensuite à Jean-Yves Bosseur afin qu’il inscrive, à même le support, quelques fragments de partition que le musicien interpréterait à la clarinette et aux percussions.
Et le tout fut transmis à Lionel Marchetti, avec pour mission de composer une pièce de musique concrète à partir de ces éléments.
Nous voici donc en présence d’un superbe livret de huit pages format A5, où six des partitions graphiques ainsi réalisées servent d’écrin au CD enregistré sur le label Casta des Éditions du Moineau, organe de la compagnie du même nom créée en 2012 par Benjamin. Si la noirceur et la violence des œuvres picturales évoquent ouvertement le caractère tourmenté d’Augiéras, homme révolté qui puisa dans ses voyages et ses amours tumultueux la sauvagerie de certains de ses ouvrages, la musique rayonne d’intelligence et de clarté, alternant avec aisance l’instrumental et le concret, quand les lignes plus tempérées ne se mêlent pas aux paysages sonores.
Un feu crépite sous l’orage, celui peut-être auprès duquel Augiéras se réchauait, et l’atmosphère impose sa pesanteur, le vent qui balaie les cendres quand le froid et la nuit reprennent leurs droits. Des cris stridents issus de la clarinette ou d’animaux inquiets peuplent l’obscurité palpable où le poète mesure ses démons intérieurs à la présence infuse des monstres alentour. Les insectes aussi, dont l’ermite subit les assauts réguliers, traversent l’épaisseur de l’air, le hululement des oiseaux, le frisson des feuillages aveugles. Et si une aube point, délicatement ourlée par de brèves arabesques, le souffle boisé se perd dans la soudaineté d’une griffure qui vient déchirer le petit matin.
Benjamin Bondonneau excelle dans la virulence de ces attaques zébrant le silence maintenu au-delà du son par les machines de Lionel Marchetti.
Ces fragments de vie que laisse échapper le compositeur, fougères bruissant, brindilles craquant sous les pas d’un hypothétique promeneur, ruisseau murmurant au bord du chemin, ne peuvent en effet dissimuler le risque permanent du vide embusqué derrière toute manifestation vitale. De même que la pièce jouée à plusieurs clarinettes et quelques synthétiseurs ou la parole du poète psalmodiant les versets de L’Apprenti sorcier le cèdent naturellement à l’expression panthéiste des paysages enregistrés, de même le silence et son corollaire d’absence et de mort menacent obstinément la fragile pérennité de l’instant.
Ouvrage collectif issu d’un désir individuel, les sept moments du Diable ermite résonnent comme autant d’échos au travail pictural de Benjamin Bondonneau, qui voit en François Augiéras « un Héphaïstos aux prises avec tous les Enfers ».
Puisse la superbe réussite de cet album nous donner l’envie de lire ou de relire Domme, essai d’occupation, livre culte édité chez Grasset par cet homme qui affirmait « avoir les goûts et les tendances d’un autre monde ».
Joël PAGIER, in Revue & Corrigée, 130, déc 2021.

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Lionel Marchetti is a French composer of concrete music
an improviser (electronics, various analogic systems with modified speakers, REVOX reel-to-reel recorder…)
as well as a visual-sound artist, a writer and a poet

Whether his music is composed or improvised
the body has an important role (Lionel Marchetti danced with the university company Relyanse between 1986 and 1991)

To define his music, one can borrow Kenneth White’s saying :

« Concrete or abstract ?
I like abstraction where a memory of substance remains, concrete refined on the frontiers of emptiness. »
[free translation]

Lionel Marchetti poetry and diverses texts :
www.larevuedesressources.org/_lionel-marchetti,3011_.html