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Dans la montagne (Ki Ken Ta​ï​) / 1996 ~ composition de musique concr​è​te

by Lionel Marchetti

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    ORIGINAL MASTER : 48khz / 24bits
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about

--- 1996 ---

« Dans la plaine sans vie une de ces ombres a la voix éraillée des morts »
Kawahara Biwao


-

Dans la montagne (Ki Ken Taï)

Musique concrète de Lionel Marchetti
pour une écoute acousmatique d'une durée de 12'16''

Direction des tournages sonores de l’équipe de France de Kendo : Bruno Roche

Composition musicale, conception et réalisation sonore : Lionel Marchetti - 1994/1996 dans les studios de La Muse en Circuit à Alfortville (France) - accompagné de Bruno Roche

Nous remercions les Maîtres Monsieur K.Yoshimura, Messieurs C.Hamot et C.Pruvost, responsables du CEPSJA - club de Kendo de Paris, qui nous ont permis de réaliser les tournages sonores au sein même du Dojo

Nous remercions tout particulièrement les Kendokas Olivier Bresset, Elysabeth Duforrez, Thierry Isckya, Nathalie Labru, Jean-Pierre Labru, Jean-Paul Montini, Jean-Christophe Pezout, Nathalie Tono, ainsi que l'INA/GRM et Christian Zanési

Voix addditives : Hélène Bettencourt, Lionel Marchetti et Bruno Roche

Dans la montagne (Ki Ken Taï) a été primée au deuxième concours international de création radiophonique de La Muse en Circuit
avec le soutien de Radio France, de la Norddeutscher Rundfunk et de la SACEM en 1996

Création sur les ondes de France Musique en 1997

Dans la montagne (Ki Ken Taï) a été éditée pour la première fois en 1997 par La Muse en Circuit/SACEM/Radio France
puis en 2003 chez Chloë Recordings aux USA par Michael Bullock
enfin une troisième fois en 2011 chez MonotypeRec par Jakub Mikolajczyk en Pologne

download >---< ORIGINAL MASTER (stéréo) 2016 - 48khz/24bits

Copyright : Lionel Marchetti/SACEM


Photographie : d'après RAN de Akira Kurosawa

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PRESSE :

À propos de la musique concrète de Lionel Marchetti
par Michel Chion :

« PONTS SUSPENDUS —

Les débuts de la musique concrète dans les années 50 ont vu la naissance d’œuvres rapidement portées - parfois trop rapidement, pour certaines - au rang de classiques par les critiques musicaux qui alors les suivaient de près. Inversement, les vingt dernières années se sont signalées par l’affirmation, moins claironnée dans la presse, de musiciens concrets qui selon moi mériteraient plus ce titre.

À mes yeux, plusieurs compositions de Lionel Marchetti, dont celles composant ce recueil, ont l’accomplissement et la plénitude qu’on reconnaît aux classiques, par leur inspiration à la fois mystérieuse et limpide.

La ressemblance des titres de trois d’entre elles, La grande vallée, Dans la montagne (Ki Ken Taï), Portrait d’un glacier (Alpes-2173m), risque de faire croire à une veine paysagiste.
Ce serait un malentendu, car contrairement à certaines œuvres de Luc Ferrari, il ne s’agit pas ici de “paysages sonores”, même recomposés. Il s’agirait plutôt de mondes et de milieux recréés sous forme acoustique, et auxquels les sons de Lionel Marchetti construisent des horizons, donnent des lignes de fuite, où il situe des personnages analogues à ceux qu’on voit chez Hokusaï.

Lionel Marchetti recrée dans un espace-temps de sons des données spatiales, et comme il place dans son monde des êtres humains, tels des pèlerins en recherche, il nous pose la question sur ce que nous entendons : est-ce du temps ?

Est-ce de l’espace ?

Lorsque dans La grande vallée, nous entendons des pas qui pourraient être produits par l’auteur s’enregistrant, nous avons le sentiment troublant d’un voyage immobile.
Cet oxymoron est intéressant, car il est des lieux - la haute montagne est de ceux-ci - dans lesquels l’espace est si vaste et si difficile à évaluer en échelle, si trompeur par ses perspectives que le randonneur a souvent l’impression d’avancer pour rien, c’est-à-dire d’avancer moins dans l’espace que dans le temps, comme s’il contribuait à faire tourner la roue de ce dernier - jusqu’à ce qu’il se retrouve arrivé quelque part, et que l’écoulement du temps se soit transformé en un changement réel de perspective et de place, dans une mutation qualitative qui a fait basculer le déroulement temporel continu en saut discontinu d’espace.

La musique concrète donne plus peut-être que les autres la propriété de traiter partiellement le temps comme un espace, puisque le caractère minuté des sons fixés leur donne la tension vibrante d’une ligne, d’une arête, d’une arche, faisant ressembler certaines pièces à des ponts suspendus jetés par-dessus le gouffre du temps.

Ces ponts suspendus peuvent évoquer cependant les ponts de liane des films d’aventure : au-dessous, le vide, et c’est particulièrement sensible dans Portrait d’un glacier (Alpes-2173m), construit sur l’idée de danger, de risque permanent.
Le glacier est fait de lenteur et de chutes, de petits cataclysmes et de grande menace.
Le plouf du début nous rappelle qu’un glacier est fait d’eau, temporairement congelée, que des ruisseaux circulent sous lui.

À ce sentiment d’espace miné contribuent curieusement des draperies instables de notes continues qui forment un fond à la fois envoûtant et susceptible de basculer.

S’il n’imite pas les sons du réel, Lionel Marchetti évoque le son du monde en le retournant.
Par le rôle qu’il donne à des notes lentes et prolongées, il nous donne la vraie face cachée du monde.

Jusque dans les années 90, avant les images numériques, il a existé une forme d’image photographique qui laissait rêveur, car on y reconnaissait le monde réel d’une façon inversée, le clair devenant le sombre, et le sombre le clair.
Cela s’appelait (bizarrement) le “négatif”, et l’enfant que j’ai été, voyant mon père développer ses films dans une salle de bains transformée en chambre noire, était fasciné par cette nuit présente dans le jour : je reconnaissais et ne reconnaissais pas.

Sans être l’équivalent de ces négatifs photographiques, les paysages reconstitués, recréés de Lionel Marchetti ressemblent à ceux du monde réel comme un négatif au positif, par exemple dans la façon dont ils inversent le chant du monde (et en traduisent le sens caché), puisqu’ils donnent pour fond ce qui d’habitude émerge de ce fond.

À l’évaluer en effet sur les seuls critères de hauteurs (ou plutôt de masse, dirait Pierre Schaeffer), le monde sonore pourrait en effet se partager en deux catégories : les sons qui comportent des notes identifiables, que Schaeffer appelle “toniques”, et que la plupart des musiques mettent en vedette; et les sons sans hauteur précise, mais pas plus informes que les autres, perçus simplement de manière différente, et qu’il appelle “complexes”.

Dans la vie, il est rare que les sons qui constituent le continuum audible de notre existence soient toniques : qu’il s’agisse de la circulation urbaine, des bruits de la nature ou de la mer, ils ne font qu’occasionnellement entendre des notes.
Les notes en revanche sont ce qui vient s’inscrire non durablement sur ce fond, qu’il s’agisse de certains cris d’animaux, de tintements de cuisine, et bien sûr de la musique humaine, des cloches.

Or, dans les mondes que Lionel Marchetti recrée en volume, le fond chante en notes toniques, ce qui le rend à la fois plus humain que le monde réel, mais aussi à sa façon inquiétant, puisqu’il ne se stabilise pas en “accords classés”, mais consiste en notes glissant les unes sur les autres, en plaques, en couches, sur lesquelles s’active la tension extrême des premiers plans.

La troisième idée que m'inspire la musique de Lionel Marchetti est celle d’une grande “unité” entre les différents règnes de son monde, où souvent un son fait le pont entre le minéral, le végétal, l’animal, et l’humain, reliés les uns aux autres.

C’est cela qui peut-être crée ce sentiment que j’éprouve comme magique, féérique et que l’on ressent devant certains dessins animé de Miyazaki, où il n’y a pas de coupure absolue entre les êtres vivants et la nature. »
Michel Chion - 2010
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PRESS :

by Ed Pinsent, www.thesoundprojector.com

"Another item overlooked for a shade too long is this double CD compilation of work by the excellent Lionel Marchetti. I can’t think of a single release where he’s let us down or ever short-changed the listener. All of his electro-acoustic compositions are significant updates on the musique concrète model, and he always displays strong imagination in his semi-narrative suites, while paying close attention to the tiniest of details. Even if his work sometimes borders on the mystical, and risks alienating the audience through its pretensions, Marchetti always continues with bold footsteps into virtual worlds rarely traced by others. On Un Saison (MONOTYPE RECORDS MONO036) we hear four pieces, all of which have been previously released elsewhere, but compiled together here with suitable alpine imagery on the cover photos, as there seems to be a conceptual unity among the titles if not the actual underlying themes of the compositions. For futher elucidation, I refer you to the sleeve note in the booklet by Michal Chion; he warns us not to think of them as “sonic landscapes”, but does admit that the “similarity of the titles…might intimate a certain landscape quality”.

On CD 1, ‘La Grande Vallée’ is a vivid assemblage of field recordings from the wilder side of nature, including howling wolves and other animal cries; the treated sounds are mingled with the voice of Hélène Bettencourt, and pre-composed clarinet music. Bettencourt may not say much, but when she does you could use her voice as an ice pick or piton. More than most who work in the phonographic area, Marchetti edits and assembles his field recordings in exciting fashion, to create a sort of “magical realist” portrait of nature, and to tell half-glimpsed stories. No wonder this was originally issued in the Cinéma Pour L’Oreille series; Marchetti would have made a great sound recordist for avant-garde cinema.

‘Portrait D’Un Glacier’ contains some field recordings captured at Mont Blanc with the help of Bruno Roche; this alpine work also uses plenty of electronic music and analogue synthesisers in the composition, and the final work achieves a seamless blend of all the materials. Highly ambient and mysterious (Brian Eno meets Messiaen), full of the baffling near-silences which Marchetti delights in, with punctuation provided by water splashes, shouts of men in the mountains, and a general sense that somehow the sweeping scale of mountain ranges has been successfully rendered in small and intimate sounds. Subtle, understated; yet compelling listening, and importantly it’s a zone still populated by human beings. One need only think of how F. López tends to approach the same subject matter; his soundscapes are generally unblemished by any sort of human presence, preferring the emptied-out beauty of nature’s sound by itself. This 1998-2000 composition originally appeared on Ground Fault Recordings.

On CD 2, ‘Dans La Montagne (Ki Ken Taï)’ has already been heard and reviewed by us in its reissue from Chloe Recordings in 2003, although it was composed in 1995-96 and first appeared on La Muse En Circuit. Again, it’s a rich mix of field recordings with electronic music, supplemented by performing voices and the voices of the Kendo teams whooping and shrieking and clacking weapons together as they enact their martial sport. The “mountain” theme here in the title always leads me to believe we’re hearing climbers swinging on ropes and coming to a terrible end, but it’s nothing of the sort. Leaping out vividly from the synthesised gloom and deep sombre tones, these uncanny yelps make this one of the most memorable and striking pieces on the set.

‘L’Oeil retourné’ has also been heard and reviewed by us when released on Selektion in 1999. It also involves some mountainside walking with Bruno Roche, and contains quotations from other records in amongst the gently fizzing and gliding electronic sounds – including Ralf Wehowsky (who was originally on the split CD), This Heat, Jospehine Leask, and others. Random radio station noise plays a part in this brittle and minimal music, as does the crisp voice of Hélène Bettencourt. It exhibits the “quiet and inscrutable” side of Marchetti; the listener has to play close attention to catch every nuanced detail of sound, as some of these events are so fleeting and near-imperceptible.

In all of this music, Marchetti presents a portrait of nature as something somewhat dangerous and frightening; it has a scale that defeats us; it seems to embody forces that cannot be fully known or understood. Through his intensive phonographic studies and compositional reworkings, Marchetti does not propose to diminish any of that power, but rather foreground it and heighten it with his subtle and ingenious art. In so doing, he manages to stir primal forces in the listener."
Ed Pinsent

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Lionel Marchetti is a French composer of concrete music
an improviser (electronics, various analogic systems with modified speakers, REVOX reel-to-reel recorder…)
as well as a visual-sound artist, a writer and a poet

Whether his music is composed or improvised
the body has an important role (Lionel Marchetti danced with the university company Relyanse between 1986 and 1991)

To define his music, one can borrow Kenneth White’s saying :

« Concrete or abstract ?
I like abstraction where a memory of substance remains, concrete refined on the frontiers of emptiness. »
[free translation]


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NB : for a complete bio & diverses web links
have a look here : Archives radiophoniques…
(below, in my bandcamp discography)

credits

released January 1, 1996

license

all rights reserved

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about

Lionel Marchetti France

Lionel Marchetti (1967) : compositeur français de musique concrète, acousmatique & improvisateur avec instruments électroniques divers

...ses compositions musicales sont considérées comme
un véritable cinéma pour l'oreille…

"Concret ou abstrait ? J'aime l'abstrait où subsiste un souvenir de substance, le concret qui s'affine aux frontières du vide." (K.White)
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