--- 2021 ---

« Ils ne comprennent pas comment ce qui s'oppose à soi-même s'accorde avec soi : c'est l'harmonie par les tensions opposées, comme pour l'arc et la lyre. »
Héraclite


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La Moïra

Composition de musique concrète de Lionel Marchetti
composée en 2018/2021
pour une écoute acousmatique d'une durée de 38 minutes

Série : La guerre ; la technique

Lionel Marchetti : production, réalisation et composition, instrumentarium (studio du compositeur) : synthétiseurs Moog, Novation, Arturia, Roland, traitements analogiques et numériques divers, tournages sonores en bords d'océan Atlantique…

Production, commande, création en concert
sur acousmonium Motus : Einstein on the Beach (Bordeaux, France)

Remerciements tout particuliers à Yan Beigbeder
ainsi que François Vaillant (pour certains tournages sonores), le quatuor de trombones Bomonstre et Kyô Marchetti-Higashi.

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À propos de La Moïra :

…une hauteur, en dessous, révèle un abîme…

…sédimentations, agglomérat, scories, poussées de matière inverse…

…montagne océan, montagne noire enfouie sous des masses d'eau…

…le mystère du chant de la matière attise ce qui adore le feu…

…grisaille, nausée, torpeur…

…cette peur d'être saisi à la gorge par le non-humain ; la mort existe, elle est là, toute proche…

…la mort cherche à nous saisir…

…être saisi, au-delà de la conscience ; en deçà de l'idée même de la mort…

…le vertige, en un tel espace prétendument stable — la grève — apparaît à rebours de toutes visions…

…cette surface attise le feu, les vagues sont du feu, le feu est dans l'eau…

…une force a gagné — quelque chose, ici, soudainement est déplié…

…l'illusion nécessaire…

Héraclite : « De ce qui jamais ne se couche, comment pourrait-on se cacher ? »

…l'obscur, l'obscurité ; le feu, le métal et l'eau…

Un nom : la Moïra

…le destin, entité absolument extérieure, ressort implacable — action naturelle — les forces élémentaires s'activent au sein de tout être vivant…

…cette peur archaïque, en dessous, sans couleur ; l'informe, logé dans ces interstices qui le constitue…

Héraclite : « Des choses répandues au hasard le plus bel ordre est celui de l'univers »…

…le blanc de l'écume mélangé au noir de la nuit…

…l'électricité, dans le sel, est déjà là…

…et c'est ici, à partir d'ici qu'émergent des êtres…

…quelques voix, quelques cris, dénués de toute parole ; le reste n'étant que la manifestation du vivant périssable…

…ce chant s'associe au chant de l'eau et du feu…

…un milieu —les ténèbres, la guerre, la mort ; espace mouvant, instable, l'humanité obscure en ses profondeurs…

Héraclite, encore : « La terre meurt en devenant eau, l'eau meurt en devenant air, l'air meurt en devenant feu et inversement. »

Lionel Marchetti

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COPYRIGHTS - LIONEL MARCHETTI - SACEM - 2021

Couverture : d'après La vague de Carlos Schwabe.

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Lionel Marchetti is a French composer of concrete music
an improviser (electronics, various analogic systems with modified speakers, REVOX reel-to-reel recorder…)
as well as a visual-sound artist, a writer and a poet

Whether his music is composed or improvised
the body has an important role (Lionel Marchetti danced with the university company Relyanse between 1986 and 1991)

To define his music, one can borrow Kenneth White’s saying :

« Concrete or abstract ?
I like abstraction where a memory of substance remains, concrete refined on the frontiers of emptiness. »